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Vivre le coronavirus à Taïwan

Vous êtes très nombreux à prendre de nos nouvelles ces dernières semaines et on vous en remercie ! Cela nous a également donné l’idée de faire un article sur le … Coronavirus, ou Covid-19 voire encore la grippe Chinoise, en direct de Taïwan. 🙃

Au jour où j’écris cet article (11 mai), il y a eu à Taïwan 440 personnes malades et 6 décès. Voici plusieurs jours que nous n’avons d’ailleurs plus recensé de nouveaux cas ici. Les derniers proviennent d’un navire de la Navy taïwanais récemment rentré de mission. Une trentaine de militaires à son bord étaient infectés. Ils se sont malheureusement promenés dans de nombreuses villes de Taïwan pendant leur période d’incubation. Si bien que les chiffres sont « rapidement » montés.

Taiwan évolution coronavirus quatrième mois épidémie
A date du 27 avril le nombre de cas de coronavirus à Taïwan

En parlant de chiffres, ne nous voilons pas la face : pour bon nombre de personnes, ils sont justement un mystère. Pourtant, Taïwan a tout mis en oeuvre pour que ce chiffre soit au plus bas. Laissez-moi vous raconter comment !

Oh, petite précision importante : il n’y a pas et il n’y a jamais eu de confinement à Taïwan 😉

Taïwan réagit rapidement face au coronavirus et à la Chine

Alors que le coronavirus commençait à percer le bout de son nez en Chine à la fin décembre… Si, si, vous vous souvenez du jeune médecin chinois qui a mis le monde entier en garde et à qui on a « coupé le sifflet » ? Eh bien Taïwan l’a écouté et a mis progressivement en place des mesures pour protéger ses citoyens. En priorité, la fermeture des frontières avec la Chine. Je t’entends déjà te dire : « Comment ça ? Taïwan n’est pas en Chine ? ».

Et bien non ! 😅

Taïwan compte 23 millions d’habitants qui ne sont pas chinois mais taiwanais, c’est même écrit sur leur passeport. Peut-être que pour toi  « Republic of China » (ROC) et « People’s Republic of China » (RPC), c’est pareil, seulement la réalité est toute autre.

Taiwan est gouvernée par un régime semi-présidentiel et sa présidente Tsai Ing-Wen a été réélue en janvier dernier. La Chine, comme tu le sais sans doute, est gouvernée par un parti communiste. Le parti communiste chinois dirige la République de Chine depuis 1949, c’est l’unique parti présent en Chine.

Taïwan, l’oubliée de l’OMS

Taïwan n’a pas été invitée aux réunions tenues en début d’année au sein de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) concernant le coronavirus. Par conséquent, Taïwan a été laissé de côté sans bénéficier des plans d’action et mesures conseillées aux pays touchés.

D’accord, et pourquoi ? La Chine considère Taïwan comme sa 23e province. De son côté, Taïwan revendique son indépendance, même si ce statut ne lui a jamais été réellement donné. Tout cela est lié à des conquêtes historiques. Taïwan a été sous occupation chinoise, puis japonaise. A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, des séparatistes chinois fuyant les communistes s’y réfugient. Ils déclarent que Taïwan est la seule vraie Chine, refusant le nouveau régime communiste au pouvoir en Chine. A l’heure actuelle, les pays du monde reconnaissent majoritairement la Chine (intérêts économiques oblige) validant indirectement ses prétentions.

Bref, c’est compliqué.

Revenons-en à l’OMS. Attention, je ne suis pas très objective sur le sujet. Indépendance ou non, il me semblait important que Taïwan puisse être entendue, puisse s’exprimer et bénéficie des informations de l’OMS concernant le coronavirus. Ne serait-ce qu’en raison de sa proximité géographique avec le foyer d’infection, ou de l’expertise dans la gestion de crise qu’elle a démontré depuis. Lorsque des vies sont en jeu, les calculs politiques semblent bien puérils.

Seulement, parce que bien des pays veulent entretenir de bonnes relations avec la Chine, cela n’a pas été le cas. Maintenant que la scène internationale se rend compte que Taïwan aurait pu être utile, les mentalités évoluent. Certains dirigeants changent même d’avis, comme Donald Trump il y a peu… Si même lui s’en rend compte, il est peut-être temps de se bouger 😅 (je dis ça, je dis rien…).

Taïwan et la prévention du coronavirus

En plus de fermer les frontières avec la Chine en janvier, le gouvernement a invité ses citoyens à ne pas trop voyager pendant les vacances du Nouvel An Chinois (du 23 au 29 janvier), ainsi qu’à porter un masque en extérieur. Après le premier cas de coronavirus détecté à Taïwan le 21 janvier, la population a simplement appliqué les consignes données par le gouvernement.

Nous pensions initialement voyager pendant ces vacances afin de profiter d’un Taipei presque vide. En effet, la plupart des taïwanais résidant à Taipei retournent dans leur ville d’origine pour passer le Nouvel An en famille. Sauf que nous avons respecté les consignes et sommes restés chez nous – comme bon nombre de taïwanais.

Une période très étrange : les rues désertées, le temps maussade, les magasins et restaurants fermés, et les seules personnes que l’on croisait portaient toutes des masques. Le climat ambiant était donc très différent. Et je dirais que c’est là que cela a commencé pour nous. Quand je dis  « cela », je parle de l’effet « coronavirus » sur notre quotidien.

Port masque quotidien Thomas Tainan Taiwan gare coronavirus
Thomas en arrière plan avec son masque pendant que je photographie les mangues taïwanaises

Achat de masques en catastrophe

Avant de recevoir les consignes du gouvernement, nous n’avions encore jamais acheté de masques à Taïwan. Nous avons donc profité de notre premier jour de vacances pour nous en procurer, sauf que… Il y avait des ruptures de stocks partout. Nous avons finalement réussi à trouver un lot de cinq masques FFP2, norme que malheureusement vous connaissez tous trop bien aujourd’hui.

Les citoyens ayant dévalisés les magasins afin d’avoir tous des masques en leur possession ont vidé les stocks du pays. Le gouvernement a alors décidé de limiter et réguler l’achat de masques chirurgicaux :

  • Interdiction de la vente ailleurs qu’en pharmacie ;
  • instauration d’un prix plafond (équivalent à 50 centimes d’euros pièces).

Seules les personnes détentrices d’une carte d’assurance santé pouvaient s’en procurer à raison de deux par semaine et par personne. Au début de la mise en place de ce système, les étrangers ne pouvaient en bénéficier. Puis, très vite, il a été permis aux détenteurs d’un visa ARC (comme moi) d’en acheter le dimanche.

Aujourd’hui, il est possible d’en acheter sur simple présentation du passeport. Le nombre est toujours limité, aussi lorsque l’on présente son passeport, on est enregistré dans un fichier partagé entre tous les établissements qui en vendent. Il est alors possible d’empêcher les gens d’en acheter plusieurs fois par semaine. Ce contrôle permet à tout le monde de s’en procurer, et au gouvernement taïwanais d’envoyer des masques en Europe et aux Etats-Unis.

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Sur le retour de nos vacances tout heureux avec nos masques

Nous pouvons aussi depuis peu en acheter au sein même du CLC (Centre de Langue Chinoise). Thomas et moi n’avons, pour l’instant, pas eu besoin d’en racheter. On a en effet reçu le stock de nos amis tchèques avant leur retour en Europe.

Panique à bord : au-revoir Taïwan, bonjour coronavirus !

Alors que les premiers malades ont commencé à être répertoriés à Taïwan, nombreux sont ceux qui ont cru qu’il était plus sage de rentrer en Europe. Nos amis Jakub et Klara ont ainsi décidé de changer leurs plans : arrêter le chinois en cours de session et rentrer en République Tchèque. Comme ils ne souhaitaient pas prendre le risque de contaminer leurs proches, leur famille leur a mis un appartement à disposition. Ils y sont alors restés quinze jours avant de pouvoir profiter de retrouvailles familiales. Le cas de Jiakun et Klara n’est pas unique, mais vu la situation actuelle, peu ont fait comme eux et se sont auto-confinés.

Alors qu’ils étaient de retour en Europe (début février), nous nous posions également la question de rentrer ou non. Nous avons alors décidé, Thomas et moi, que si à Taïwan le coronavirus entraînait la mort de plus de 70 personnes, nous prendrions également un billet aller simple pour rentrer en France de façon anticipée. Pourquoi 70 morts ? Lors de l’épidémie de SRAS (Syndrome Respiratoire Aigu Sévère), il y a eu 70 morts à Taïwan. On s’est alors dit que ce serait un « signe » : celui que nous devrions rentrer.

Au final, avec le recul qu’on peut avoir aujourd’hui, on se dit que ce n’était pas une mauvaise chose de rester à Taïwan. Entre la transparence du gouvernement et de la bonne volonté de tous, il semble que les taïwanais aient trouvé la recette qui marche !

Prises de température

Ce qui a changé à notre retour à l’Université après les vacances du Nouvel An Chinois, hormis les masques, ça a été la prise de température.

Piqûre de rappel

Pour ne rien vous cacher, on connaissait déjà. En effet, peu de temps après le début de nos cours à Taïwan, un étudiant de notre université a contracté la Dengue (maladie transmissible par les moustiques). Ce n’était pas un étudiant du CLC, mais des mesures de prévention ont été mises en place pour tous les étudiants.

Ainsi, pendant plusieurs semaines, chaque matin, le personnel administratif a pris la température de tous les élèves et devait en prendre note. Cela permettait de constater s’il y avait une évolution ou non, et de suivre les personnes à risque au besoin. Au début, cela nous a beaucoup surpris, mais nous avons vite pris le pli. Et pour ceux qui se seraient posé la question, c’était une prise de température frontale ! 🤒

36,8°C

Le CLC a donc remis en place la prise de température tous les matins. Si c’est assez surprenant au début, avoir 35,9°C ou 36,5°C, eh bien c’est normal ici. Mais si tu as 36,9 et plus, on surveille très sérieusement ta température (cela m’est arrivé il y a plusieurs jours et j’ai cru ne pas pouvoir entrer dans le bâtiment de la faculté).

En parallèle de la prise de température, un distributeur à solution alcoolisée est disponible afin que les élèves aient les mains « propres » pour entrer dans le bâtiment.

Aujourd’hui, et cela depuis presque un mois, tous les étudiants ont un badge ou une carte étudiante à faire biper à leur arrivée. L’enregistrement de ces données permet, si une personne est malade, de savoir qui a été en contact avec elle ou qui était également présent dans les locaux. Dans les cours en petits groupes, les enseignants ont pris des photos chaque jour de leurs classes pour garder une trace de qui était à côté de qui. Le but est, encore une fois, d’être capable de retrouver rapidement les étudiants exposés.

Caméras thermiques

Moi qui pensais que les caméras thermiques n’étaient utilisées que dans les films policiers, je me suis bien trompée. A Taïwan, elles sont actuellement utilisées aux entrées des hôpitaux, de certains magasins et des transports en commun.

Caméra thermique gare Tainan Taiwan coronavirus
Caméra thermique à la gare de Tainan

Cela permet en effet d’être plus efficace lorsque la masse de personnes est importante afin de repérer les personnes qui ont de la température et seraient susceptibles d’être malades. Le but étant toujours de les empêcher d’entrer et de contaminer les personnes présentes. Pour ne rien vous cacher, la première fois qu’on est passé devant un tel dispositif, on n’était pas très à l’aise. On voulait juste aller manger au réfectoire de l’hôpital, super bon et pas cher. 😆

Entre la caméra thermique et le formulaire de trois pages à remplir pour expliquer « le pourquoi du comment » de notre venue, on a alors compris l’ampleur des moyens déployés par le gouvernement taïwanais pour endiguer l’épidémie. Comme vous l’aurez compris, à Taïwan diverses mesures ont été mises en place pour lutter contre le coronavirus.

Décisions prises par NCKU

Notre CLC n’a pas attendu que le gouvernement lui indique quoi faire. Des décisions ont rapidement été prises afin de protéger les étudiants. Ainsi, en janvier, il a été annoncé que les élèves voyageant hors de Taiwan pendant les vacances de mars (fin de la session d’hiver) seraient à leur retour mis en quarantaine pendant quinze jours. Cela a été expliqué avant que le gouvernement n’impose l’auto-quarantaine. Les élèves ne pouvant se rendre en cours ont ainsi pu assister à des cours à distance. Un bâtiment a également été mise à disposition pour que ceux normalement en colocation puissent faire leur quarantaine.

Taiwan tainan NCKU Cheng Kung University statue masquée
A NCKU même les statues portent des masques 😉

Mise en place de la self-quarantine

Dès le début du mois de février, l’auto-quarantaine a été mise en place à Taïwan. Les personnes en provenance de Wuhan ou y ayant été au cours des deux semaines précédentes devaient se mettre en quarantaine pendant 14 jours. La consigne s’appliquait également aux personnes diagnostiquées afin de ne pas contaminer les autres.

Une amende salée

En cas de non respect, le fautif risque une amende. L’un des premiers à en avoir fait les frais est un résident de Kaohsiung (高雄 – ville du Sud). Ce dernier, après a voir été diagnostiqué positif au virus, est allé au restaurant avec des amis puis… en boîte de nuit ! Il a donc dû payer la somme de 100 000 dollars taïwanais (environ 3100 euros).

Depuis, l’amende a « quelque peu » augmenté. Une personne ne respectant pas la quarantaine devra payer 1 million de dollars taïwanais, soit 31 000 euros. A Taipei, cela a notamment été le cas d’un ressortissant américain qui a quitté le domicile où il devait rester pour sa quarantaine. Le gouvernement utilise en effet une « arme redoutable » pour savoir où se trouvent les personnes en quarantaine.

Géolocalisation et vérifications

Ce n’est plus un mystère, tous nos faits et gestes sont enregistrés. Bienvenue au royaume des GAAFA, ce monde merveilleux où l’utilisateur est un jambon (désolée je m’égare) !

Le gouvernement taïwanais l’a bien compris et utilise le téléphone de ceux en quarantaine pour savoir à chaque instant où ils se trouvent. On pourrait penser que l’éteindre ou de le mettre en mode avion empêcherait cela. Mais, dans une telle situation, les forces de l’ordre n’hésiteront pas à se rendre devant votre porte. En moins de cinq minutes, elles répondront présentes ! Il est donc obligatoire pour toutes les personnes en quarantaine d’être joignables à tout instant.

Les paniers garnis : Etat policier ou bonté étatique ?

Si les forces de l’ordre du gouvernement taïwanais débarquent devant votre porte, elles ne viennent pas les mains vides. Mais, très souvent, elles débarquent avec un panier garni !

Ceci n’est pas une blague !

En effet, il y a de nombreuses personnes rapportant une anecdote similaire sur les réseaux sociaux : alors qu’ils étaient tranquillement chez eux à attendre que passe leur quarantaine, du personnel administratif du gouvernement sont passés à leur domicile pour leur apporter un panier de nourriture.

Gouvernement taiwanais panier garnis coronavirus
Panier garni pris en photo par un français en auto-quarantaine à Taipei

Certains cyniques diront que le geste permet de vérifier le respect et l’application stricte de la quarantaine par les personnes contaminées. Rien de choquant là-dedans… Pour les autres, ce geste prouve encore une fois, si cela était nécessaire, que la coopération et la bonne fois du gouvernement et des citoyens est la clé de la réussite de Taïwan dans la lutte contre le coronavirus jusqu’aujourd’hui.

Pour en revenir à ces « petits » paniers : pâtes instantanées, gâteaux apéro, flocons d’avoines, eau, masques… Ils ont su faire plaisir à leur destinataire.

Compensation

Le gouvernement a annoncé le 11 mars dernier que les personnes étant restées en quarantaine percevraient 1000 TWD par jour. Cela fait donc un total de 14 000 TWD, soit 420 euros (14 x 30 euros). Il s’agit donc d’une compensation importante. D’autant plus qu’à Taïwan, le salaire mensuel minimum est de 23 100 TWD (environ 700 euros).

Fermetures des frontières avec l’Europe

Ah. Voici un sujet qui nous a donné quelques sueurs froides…

Les vacances arrivent, l’inquiétude monte

Nos dernières vacances remontent au début du mois de mars. Juste avant que ça pète en France. Ou plutôt, c’est pendant ces deux semaines de vacances autour de Taïwan que les chiffres du coronavirus ont explosé en France, les cas passant de 50 à 3000 environ.

Tout d’abord, on avait prévu de longue date que Camille, Mehdi et Johann, trois amis de France, viennent nous faire coucou, et qu’on les balade pendant deux semaines absolument partout. Des vacances dont on rêvait depuis longtemps et, je crois, eux aussi !

Pourtant, entre le contexte compliqué de leur départ, les questions un peu angoissées de leur entourage et une éventuelle quarantaine imposée à leur retour, leur venue était plus qu’incertaine !

Heureusement pour eux et pour nous, nous avons eu le plaisir de les accueillir ici pour passer des vacances au top ! Avec presque aucun touriste sur l’île, on a eu l’impression d’avoir Taïwan rien que pour nous ! On te raconte ça plus en détails tout bientôt.

Road trip amis taipei taiwan elephant mountain covid-19
Avec nos masques en direct d’Elephant Mountain

Au final, à leur retour en France, les cas à Taïwan n’avaient que très peu augmentés, et le confinement commença le lendemain de leur retour.

Le coronavirus se répand et Taïwan augmente son niveau de vigilance

Après cela, on a tout de même constaté un durcissement des mesures ici. A commencer par celles de notre université. On t’en a parlé, prises de températures, scan d’un code-barre, etc. Les écoles et universités ont prolongé les vacances scolaires de plus de deux semaines. Pas pour nous, de retour en classe au jour prévu, mais en effectifs réduits.

En effet, le CLC a décidé de limiter les sessions du printemps et de l’été en empêchant leur accès à toute personne provenant de l’étranger et ne résidant pas encore sur le territoire taïwanais à date. Au CLC, depuis début mars et l’été prochain, nous n’avons et ne verrons que des visages déjà familiers.

Taïwan ferme ses frontières, coronavirus ¡No pasarán!

Par la suite, le gouvernement taïwanais, qui avait déjà fermé les frontières avec la Chine, la Corée du Sud et le japon, a pris la décision de prononcer la fermeture complète des frontières.

Aujourd’hui encore, seules les personnes munies d’un visa résidant ou ARC ou justifiant de raisons professionnelles avérées et jugées sérieuses par les autorités, peuvent rentrer sur le territoire. A l’issu de leur quarantaine, ils sont libres de vaquer à leurs occupations.

Cette fermeture pose problème aux titulaires de visas touristiques, dont la durée est normalement de 90 jours. Aussi, les autorités ont jugé nécessaire d’augmenter la durée légale de ces visas de deux fois trente jours, permettant aux bénéficiaires arrivés sur le territoire avant le 21 mars de rester plus longtemps. Les avions se faisant rares, les billets chers et les risques de contracter le coronavirus en quittant Taïwan élevés, on appréciera le geste de coopération du gouvernement.

Qu’en est-il aujourd’hui ?

Nos plans ont bien changé. Alors non, nous ne sommes toujours pas en confinement, pourtant le coronavirus a bien eu un impact sur notre séjour. Nous devions rentrer en France en juillet pour assister à un mariage. Malheureusement, étant donné le contexte actuel -dont je viens de parler en large et en travers 😅- ce dernier a été reporté. (Marine, Pascal, nous serons là l’année prochaine !!). Les frontières n’ayant pas rouvert, nous ne savons pas si notre vol sera maintenu. Aussi nous avons décidé de prolonger notre séjour.

Pourquoi ? Pour plusieurs raisons.

On reste !

AirFrance vient d’annoncer la suspension de tous les vols Paris-Taipei, et ce à compter du 1er juin. Notre vol n’étant clairement pas un Tombouctou-Chicago, cette première raison nous semble déjà plus que valable pour changer nos plans. 😁

Mon visa se terminant le 12 juin, nous espérions profiter de l’été pour voyager en Asie. Aller au Japon, comme Thomas en rêve depuis des années, puis aux Philippines que j’ai envie de découvrir, avant de revenir à Taïwan prendre notre vol direction la France (cela me permettant de passer d’un visa étudiant à un visa touristique). Sauf que, comme tu le sais, à cause des frontières, tout ça tout ça, ce n’est pas possible. Aussi pour rester à Taïwan, un des pays les plus safe du moment, il me faut renouveler mon visa étudiant. Qui dit visa étudiant, dit études… Donc on repart pour une 4e session ! Cela nous fera en tout et pour tout UN AN d’apprentissage à Taïwan (contre les six mois préalablement envisagés).

Il nous reste donc encore quelques mois d’aventures à mener ici, et un sacré paquet de caractères à écrire ! 😄

Grand hotel taipei jia you covid-19
Grand Hôtel de Taipei qui inscrit « Jia you » (加油) soit Courage grâce à ses fenêtres

——————

PS : Nous avons entendu pas mal de doutes et réticences au sujet des méthodes utilisées pour gérer la pandémie. Géolocalisation, prise de température et port du masque ne semblent pas ravir tout le monde.

En tant que râleurs invétérés, on peut comprendre de telles réticences et l’argument d’empiétement sur les libertés fondamentales des citoyens. En tant que juristes et humains… Cf les américains et leur droit à une coupe de cheveux viable…

Mais, soyons honnêtes : on file plus de données personnelles à Facebook, Google ou *insérer le nom de n’importe quel réseau social dont personne n’a jamais lu les conditions d’utilisation* en une semaine qu’au gouvernement tout au long de cette pandémie, et sans avoir une raison aussi valable que la prévention d’un nombre extraordinairement ridicules de morts.

Du coup, nous, on a décidé qu’il valait mieux prendre le pli que de râler. « Sois comme la rivière », comme dit souvent la maman de Thomas. 😉

Quand on rentrera, on continuera de porter des masques quand on est malade, histoire de pas s’entre-contaminer entre collègues pendant deux mois, et on se souviendra de se laver les mains.

Affiche prévention Taiwan lavage mains petits gestes covid-19
Illustration : Ocean Affairs Council

Comme d’habitude, on vous fait des bisous, portez-vous bien et portez votre masque pour le déconfinement ! 😄😷

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